L'asperge sauvage
- Loïc
- 27 mars 2016
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L'asperge des collines charme l’œil contemplatif de ses élancements serpentins et gracieux.
C'est un vrai plaisir que de rechercher ses courbes légères et mutines jouant à se camoufler au sein des enchevêtrements végétaux les plus denses.
D'un vert tendre qui tranche avec celui, sombre et froid, des genévriers de Phénicie et des buis, elle attire le regard et suscite le contentement d'une cueillette aisée, ponctuellement pimentée par les agacements de la salsepareille et du fragon.
On jubile parfois en apercevant, provocatrices et moqueuses, quelques pointes charnues émergeant d'un roncier imprenable leur ayant permis de parvenir à maturité.
Saisie entre deux doigts, la tige glisse en direction de sa pointe jusqu'à céder sous la pression à son point souple, en un claquement qui libère une goutte de sève amère.
On ne résiste pas à la tentation d'en consommer quelques unes crues, qui délivrent de forts arômes mêlés de noisette et de roquette.
Ayant recueilli une botte généreuse en épargnant les pointes trop fines et précoces, le gourmet baignera sa cueillette dans un faible fond d'eau assaisonné qu'il portera quelques minutes à ébullition en le couvrant. Lorsque le bouillon aura presque entièrement réduit, il couvrira les asperges attendries de quelques œufs battus et conduira en fonction de son goût la cuisson de son omelette, peu à peu teintée de vert et s'imprégnant d'une amertume profonde et raffinée.
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